Il y a quelques mois, l’équipe Inclood a publié son livre ''Inouies, portraits de femmes sourdes'' qui parle des femmes sumaines de France. C’est une première pour l’Histoire des Sourd.e.s de France, une initiative de Pascale Gicquel, qui a eu l’idée de ce livre.
Ce livre présente trente-huit femmes sumaines de France (y compris les DOM, avec La Réunion et La Guadeloupe) et c’est avec fierté que Sumain & rényoné vous en parle. Vous y retrouverez Emmanuelle Boyer, notre secrétaire et membre de Sumain & rényoné, qui raconte son histoire et son parcours en tant que femme, sourde et créole.
Pour en savoir plus sur ces femmes sumaines, vous pouvez commander ce livre par mail à notre partenaire dowe qui vend actuellement ce livre : contact@dowe.re.
Pour La Réunion, nous avons toujours honoré notre ex-Présidente, Nolita Hoareau, qui a pris les choses en main pour rassembler les Sourd.e.s de la Réunion en 1984, et qui a été la première femme à diriger cette association. À cette époque, très peu de femmes pouvaient être à la hauteur face à la mentalité réunionnaise, n’étant pas les bienvenues pour être actives dans la vie associative et/ou la vie professionnelle.
C’est un rôle pour lequel Nolita Hoareau s’est engagée pour pouvoir diriger les membres de son équipe quel que soit le genre.
Nous honorons également Marie-Claire Mahavande, membre d'honneur, qui a activement été une mère pour les membres de Sumain & rényoné depuis La Ressource. Une mère qui a toujours donné l’exemple d’une femme qui peut être mère et rester naturellement active dans la vie professionnelle, également nécessaire pour être une femme.
Et Marie-Thérèse Ho-po, qui fait constamment des dons pour notre association, pour sa grande générosité et pour ses encouragements pour nos actions, pour ce que les générations futures devraient apprendre, étudier et être cultivées pour mener la communauté sourde dans la bonne voie.
C’est grâce aussi à ces femmes que notre association continue à fleurir et à donner un exemple aux filles et aux femmes sourdes actuelles, sans oublier aux hommes, afin de respecter ces femmes qui sont tout simplement humaines.
En outre, il y a certaines femmes sourdes de France que nous avons le regret de ne pas découvrir dans ce livre. Parmi ces femmes, nous pensons à deux femmes sourdes extraordinaires qui ont parcouru un chemin admirable et exceptionnel. Il s’agit d’Arlette Morel et Vaea Billy.
Arlette Morel est une grande figure militante pour la communauté sourde en matière d’accès à l’information et à la communication en langue des Sourds, et elle est également considérée comme modèle pour les femmes dans les années 80. Ancienne responsable du CPSAS à Paris en 1980, Présidente de La Fédération Nationale des Sourds de France en 1993 et initiatrice de l’un des premiers services d’interprète sourd-français à Paris.
C’est une dame sumaine à fort caractère qui a joué un rôle important dans les mouvements militant des Sourds dans les années 80 et 90.
Vaea Billy, originaire de Polynésie, est un modèle pour les femmes de Polynésie ainsi que des autres îles des Dom-Tom, car nous nous comprenons mutuellement. Elle sait ce qu’est vivre dans une île bien loin de la France et militer afin de trouver une place dans la société polynésienne sans l’aide de la communauté soudre française. Elle est la première femme avoir créé et dirigé une association nommée Apa e reo nui en Polynésie depuis 2011. Actuellement en formation en métropole pour une durée de trois ans, malgré l'éloignement géographique, cette leader polynésienne au grand coeur se mobilise toujours pour sa communauté sumaine polynésienne.
Une femme sumaine venant d'une île a-t-elle sa place dans la communauté sumaine métropolitaine ?
On est devient femme dans la société qui nous forme et nous fait devenir femme. Il est bien tout à fait logique que notre place soit bien au sein de cette société dans laquelle nous sommes nées dans la société qui est elle même géré par les femmes et les hommes mais quelle place nous a-t-elle laissé ?
Nous savons tous que notre société est dominée par les hommes et que la couleur de la peau, la religion...déterminent des écarts dans les positions des individus, comme par exemple : entre un homme blanc et un homme noir, une femme blanche et un homme noir ainsi de suite. Prenant compte cette réalité l'écart devient plus grand et plus important quand on ajoute la sumanité qui se multipliera encore plus.
Plus cet écart à la position dominante devient grand, moins la porte s'ouvre aux femmes dans la société.
Grâce au bloque-porte que nos ancêtres nous ont laissé, cette porte étroite a été ouverte petit à petit. Progressivement avec le temps, l'évolution de regard et des conceptions sur la femme a permis cette porte de s'ouvrir plus largement, comme nous le voyons de plus. Des femmes sont des figures dans la société mais ce n'est toujours pas fini, et dans certains pays, l'accès est toujours étroite le fait qu'on est en 2020 !
Tout comme au sein de la communauté sumaine métropolitaine, nous faisons face à une double impasse du fait du décalage dans l'évolution de la société, surtout concernant la couleur de la peau, la religion, ainsi que l'éloignement géographique. Nous ne sommes pas sur un pied d’égalité dans la communauté sumaine métropolitaine, où nous, les femmes sumaines créoles, les femmes sumaines polynésiennes, les femmes sumaines mahoraises..., sommes plus ou moins les bienvenues !
Nous encourageons vivement les Femmes sumaines à faire participer dans les actions, que nous menons, elles qui sont notre équilibre.
Vive les Sumaines, vives les Femmes et vive la sumanité !
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